lundi 13 décembre 2021

PROPAGANDE ET RÉALITÉ DES PROJETS D'URBANISME

 

A PROPOS DU DERNIER "TRAIT D'UNION",
CONCERNANT LE PROJET DE RÉNOVATION DIT "CŒUR DE VILLE"

Il est courant et compréhensible qu’un maire veuille valoriser ses choix et donc ses opérations d’urbanisme.

 

Mais, cela ne lui donne pas pour autant le droit de prendre les L'Haÿssiens pour des niais, en présentant à ses concitoyens des images trompeuses et des propositions d’aménagement contradictoires.

Cette plaquette "TRAIT d’UNION" qui vient d’être largement diffusée sur la ville est, certes, un « journal édité par Citallios », l’aménageur du projet ; encore qu’à ce jour, la convention d’aménagement a été intégralement reprise par le Territoire Seine Bièvre Grand Orly, T12, dans le cadre de sa délégation d’aménagement.

Cependant, l’éditorial du Maire, ainsi que la présence des mêmes documents, sur le site de la ville, à la rubrique "Aménagement urbain", montre clairement que c’est bien le maire qui s’exprime et a choisi les images qu’il veut mettre en avant pour ce projet.

Ainsi peut-on lire :
« Nous vous dévoilons les nouvelles perspectives du projet, en grand format et en 3D pour vous permettre de vous projeter plus facilement dans les futurs espaces publics », et d’annoncer un « engagement d’avenir au bénéfice de tous les l’Hayssiens avec à la clé une plus grande qualité de vie au quotidien ».

Fallait-il pour autant présenter des images perspectives aussi outrageusement fausses, pages 1, 4, 6, 7 dans le seul but d’accréditer l’image d’un « grand village » avec son église posée au centre de ses vastes espaces publics aménagés par le maire !

 

Et ne jamais montrer la moindre image présentant l’entrée du parc de la Roseraie, massacrée par le projet immobilier et son centre commercial !

DÉCORTIQUONS UN PEU LES ALLÉGATIONS PRÉSENTÉES...

1-LA FAMEUSE PLACE PUBLIQUE PROMISE ?


Cette place annoncée de 5 000 m2, n’en fait que 3 500 m2, puisque les 1 500 m2 complémentaires sont occupés par la voirie départementale Jean Jaurès. Elle ne recouvre en réalité que l’espace existant entre les bâtiments actuels de la Poste et l’entrée du parc de la Roseraie.

Et cette place, si chère au maire, l’est encore plus pour les l’Hayssiens, puisqu’elle est comptée pour 5.000.000 € dans le bilan de l’opération, soit 1.000 €/m2 alors que toutes les études montrent qu’une place de belle qualité vaut entre 250 et 350 €/m2 !

Si l’on retient sa dimension réelle de 3 500 m2, cela revient à 1.400 €/m2 !!!

Cette image de la plaquette montre des bâtiments plus longs que vrai.  Selon les plans du permis de construire, l’entrée du centre commercial devrait être visible à droite de l'image, que précisément, on ne veut pas nous montrer !!!

 

2-LES ARBRES PROMIS ?

On nous rappelle aussi qu’il y aura 85 arbres sur les espaces publics et 29 sur les espaces privés.

Cette annonce grandiloquente ne doit pas faire oublier que 48 grands arbres dont plusieurs centenaires du square Allende ont été sauvagement abattus et que les platanes d’alignement et les arbres de la rue Watel et de l’église, tous âgés de 50 à 100 ans, seront également abattus (notamment pour des questions de nivellement), soit près de 60 au total.

Où en est-on de la promesse du maire de planter 3 fois plus d'arbres que ceux abattus ?

En réalité, les plans de plantation des permis de construire et d’aménager en indiquent 9 à 12 en pleine terre pour la partie privative, et si l’on compte ceux qui figurent sur le permis d’aménager, on en trouve un peu plus de 50.

Soit un total inférieur à 65.

Et ce seront de jeunes arbres dont la croissance va demander des décennies.

Soit de 2027 (date d’achèvement prévisionnel de la place) à 2067 pour 40 ans de croissance !

 3 - LES ÉQUIPEMENTS PROMIS ?

 Quant aux équipements concédés à la ville pour « équilibrer » l’apport en nature gratuit des 7 500 m2 de terrains publics à l’aménageur (qui les revendra 8.000.000 € au promoteur), et les 3.500.000 € de subvention de la ville à l’opération, ils devaient être les suivants :

1 - la fameuse place, « valorisée 3 fois son prix ».

2 - 100 places de parking en sous-sol qui ne sont que 34 sur les plans du permis de construire,
3 -
une salle polyvalente de 350 m2 qui a aujourd’hui disparu du projet, remplacée par des logements privatifs supplémentaires (et au profit de Citallios et d’Emerige !)

D’ailleurs le "TRAIT D’UNION" ne mentionne aucun de ces biens qui devaient revenir à la ville en « remerciement de son aide » financière et foncière...

Ce qui n’empêche pas le « beau panneau d’information », affiché depuis 3 ans à l’angle de la rue des Tournelles, de les présenter comme vrais !

Allez donc vous y retrouver, si vous êtes honnête !

LA SUBVENTION DE LA RÉGION, POUR QUI ?

A quoi il faut ajouter la subvention de 4 000 000 € versée par la Région pour ce projet et celui de Locarno, comme projets « innovants et écologiques ».

Mais, soyons rassurés, cette subvention sera versée directement à l’aménageur Citallios !

Alors que grâce à sa convention étrange, à peine remaniée ces derniers jours, la ville aura payé ses 3 500 000 € à Citallios, en 2023, c’est-à-dire au début des chantiers d’EMERIGE, qui doivent se terminer au mieux fin 2025/2026, permettant le début des travaux d’aménagement de la place.
Autrement dit, la ville joue un rôle de banque pour Citallios, en lui avançant l’argent nécessaire.
Est-ce bien là, le rôle d’une ville ?

LES INTERVENTIONS D'ALUDHAY...


Les menaces très réelles, que cette opération immobilière fait courir à la Roseraie, Monument historique et Conservatoire unique au monde de rosiers anciens, ont été bien sûr fortement évoquées dans les recours que nous avons déposés contre le permis de construire obtenu par Emerige.

Mais cela n’a manifestement pas ému les juges qui ont préféré ne retenir que les arguments du promoteur. « En milieu urbain c’est normal de construire ! » a déclaré la rapporteuse de la Cour d’Appel de Paris, ignorant totalement les risques encourus par la Roseraie. Cet inestimable bien public est présenté par l’aménageur Citallios comme une « contrainte » mais devient un argument commercial de vente pour le promoteur Emerige qui ne manque pas de mettre en avant l’environnement exceptionnel des futurs logements !

ALUDHAY a aussi déposé un Signalement sur ce montage financier à la Cour régionale des Comptes (CRC)

Parallèlement, ANTICOR a déposé une plainte contre X devant le Parquet national financier (PNF), et va saisir un juge d’instruction.

 

LE CALENDRIER DES TRAVAUX ?

Dans la démarche de mystification, il faut aussi évoquer le calendrier de réalisation présenté en page 2 : on a l’impression que le chantier va se dérouler entre 2021 et 2025.

Et bien non ! le démarrage de l’îlot 1 est prévu fin 2022 (selon les commerciaux d’EMERIGE) et celui de l’îlot 2 en 2025. La place serait livrée – s’il n’y a aucun retard…  en 2027 !

LA GÉOTHERMIE, TOUR DE PASSE-PASSE...

Et dans le cadre de cette tentative d’enfumage, ce brillant numéro de "TRAIT D’UNION" expose le principe et les avantages de la Géothermie pour laquelle s’étaient audacieusement engagés les élus des municipalités antérieures, dès 1985.

La présentation donne juste l’impression que cela aussi, c’est grâce à Vincent Jeanbrun !


Plus c’est gros et mieux ça passe… mais pas sûr que ça fonctionne auprès de tous ceux qui disposent des vraies informations !

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Enfin, on trouve une page sur les fouilles archéologiques (obligatoires) de l’INRAP et le projet « Labellisé par la Région Ile de France » grâce à Valérie Pécresse, pour qui Vincent Jeanbrun est devenu le patron du groupe majoritaire "Libres, Les républicains et Indépendants" au Conseil Régional.

A PROPOS DE LA HALLE DITE "DES SAVEURS"

 


Projet qui n’en finit pas de « finir » …

Il ouvrira en mars 2022 annonce le maire !

Pourquoi si tard ? en raison du « manque de matériaux pour finir les étalages de commerçants », a déclaré le maire.

On se demande si ce n’est pas plutôt en raison du manque de commerçants pour s’y installer ?
En effet, il est de notoriété publique qu’aucun des commerçants actuels du marché ne veut et ne peut s’y installer : coûts et temps imposés de présence !

Les horaires et le nombre de jours de présence dans les boutiques de ce centre commercial ne correspondent évidemment pas avec ceux des marchands forains qui tiennent les marchés, ici comme dans les villes voisines. Ils le font en général 2 ou 3 demi-journées par semaine.
Mais ce sont 5 à 6 jours de présence obligatoire qui sont exigés par le gestionnaire.

Et on voit bien qu’en fait il ne s’agit pas de la « reconstruction » du marché Locarno. Mais de la construction d’une halle destinée à recevoir des boutiques fonctionnant à temps plein.
Autrement dit, le maire a vendu à ses administrés une reconstruction de marché qui n’en est pas une.

Comment cela s’appelle-t-il donc ?

C’est pourquoi le coût d’un marché classique qui est de l’ordre de 2,5 à 3 millions d’€ est ici de 15 millions, avec parking souterrain certes, qui sera payant (sauf peut-être pour la première ½ heure ?) alors que le précédent était gratuit.

 


Dernière minute :

Une Délégation de Service Public vient d’être consentie entre la ville et la Société Géraud, qui confie l’activité de gestion à la société « Les fils de Mme Géraud ».

Ce dossier pose une série de questions qui appellent des vérifications et feront sans doute l’objet d’une adjonction au dossier ANTICOR.

Une prochaine Newsletter exposera plus en détail ces éléments.