jeudi 27 mai 2021

Comment le maire de L'Haÿ-les-Roses réécrit sa propagande

 

L’ART DE TRAVESTIR LA RÉALITÉ,

OÙ COMMENT LE MAIRE DE L’HAŸ-LES-ROSES

RÉÉCRIT SA PROPAGANDE !

 

Dans le bulletin municipal de mars 2021, un article concernant « la signature du Label Quartiers innovants et Ecologiques, entre le maire Vincent Jeanbrun et J. Philippe Dugouin-Clément, Vice-président de la Région IDF chargé de l’écologie, du développement durable et de l’aménagement », vous aura peut-être, pour le moins surpris (lui, Vincent Jeanbrun qui a fait détruire les 2 derniers grands squares arborés de notre ville).

Il s’agit d’un événement important, puisque La Région a décidé de financer sur fonds publics, avec une justification totalement absente, deux projets de la ville de l’Haÿ-les-Roses, à hauteur de 4,5 millions d’Euros !

Il s’agit des projets d’urbanisme « Cœur de Ville » et de «Locarno ».

Les élus de la Région IDF se sont prononcés sans problème sur un dossier quasi inexistant (2 à 3 pages par projet), sans plans, sans description des ouvrages à réaliser, sans possibilité de vérifier les coûts annoncés !
C’est ce même dossier qui a été remis aux Conseillers de la ville, puis du Territoire 12 qui le valideront...


Et plus fort encore !

Rien d’innovant, et encore moins d’écologique dans ces projets !

Au contraire, comme on va le montrer.


1- POUR "CŒUR DE VILLE" : on lit une fois de plus que « l’Haÿ dispose d’une pépite, la Roseraie, qui grâce à ce projet saura être mise en valeur » !

Sans importance pour le maire : les trois ans de bataille citoyenne, appuyée par près de 20 000 signatures, deux recours contre le Permis de construire et deux pourvois par ALUDHAY et le Conseil départemental du Val de Marne (non encore jugés) devant le Conseil d’Etat, fondés sur la nocivité démontrée de ce projet qui va créer un immense ilot de chaleur et détruire la biodiversité et les arbres protégeant la Roseraie…

Mais ces atteintes irréversibles n’existent pas pour le maire.

Pourtant, la MRAe (Missions régionale d’autorité environnementale) avait dans son analyse de l’Etude d’Impact, demandé toute une série d’études complémentaires, jamais fournies, mais balayées uniquement sur la forme par la Cour Administrative d’Appel de Paris en septembre dernier, dans un jugement pour le moins surréaliste (voir notre newsletter n° 36 d'octobre 2020).

La fameuse « grande place à vivre, arborée » de 5 000m2 a été réduite à 3 000 m2 par le refus argumenté du Conseil Départemental 94 de laisser l’aménageur Citallios investir la rue Jean Jaurès qui est son domaine propre. Cette place qui était déjà d’un coût faramineux de 1 000€/m2, augmente encore dans ce fameux dossier de la Région, et passe de 5 à 5,5 millions d’€, au prétexte qu’elle sera d’une qualité « encore meilleure »…

Ce qui, compte tenu de la diminution de sa surface, conduit à un coût de 1 600€/m2, c’est à dire le prix du Gros Œuvre d’un immeuble !!!


Un cadre « exemplaire en matière de transition écologique et énergétique » ; des « bâtiments à haute performance énergétique »...

En fait, une place aménagée après l’abattage programmé de 75 arbres dont plusieurs centenaires (déjà 45 ont été rasés) cernée de bâtiments massifs R+3 en béton d’une affligeante banalité, couverts pour l’essentiel en ardoise, et chauffés par la Géothermie, comme la majorité des bâtiments à l’Haÿ-les-Roses grâce aux investissement massifs dans la Géothermie, décidés et assumés par les municipalités précédentes. Des toits végétalisés qui de l’aveu même du dossier d’aménagement devront être arrosés abondamment l’été pour ne pas dépérir…

2 - POUR LOCARNO 

Le dossier comporte la photo d’une maquette d’immeubles en grandes pyramides à terrasses (dont la moitié au Nord), constituant un couloir appelé « coulée verte » perpendiculaire à l’autoroute, et donc située de façon idéale pour capter le maximum de pollutions (sonores et atmosphériques) provenant de l’autoroute !
« Projet innovant et écologique ! » selon le Vice-président chargé de l’écologie de la Région IDF, qui a dû sérieusement étudier ce dossier avec une noria d’experts…

 

Combien de logements dans cette opération ?  quels équipements publics ? une crèche par exemple ? On ne saura rien. La Région IDF non plus !

Construction d’une médiathèque ? où, selon quels plans, abritée comment de l’autoroute ? On ne saura rien. La Région IDF non plus !

Création d’une place ? dont on ne peut voir ni plan, ni image ni description, tout cela « après six années de travail et de concertations publiques » !
Aucun plan de circulation et donc rien pour favoriser les mobilités douces !


Pourtant la charte IdF est explicite : « Pour intégrer le dispositif 100 quartiers innovants et écologique… les quartiers doivent associer logements, emplois, services de proximité, transports ; nature et mobilités douces, mais surtout être exemplaires en matière de transition écologique et énergétique ».

On voit et on mesure tous les fortes réponses apportées par ces deux projets : elles sont quasi-inexistantes !

Mais en « bonne communication » d’aujourd’hui, on doit sans doute penser que le fait d’affirmer une chose suffit à la faire devenir réalité. « C’est la force du symbole », comme le dit le Maire.

Nous, nous considérons que la validation d’un dossier comme celui-ci est totalement inacceptable !
Mais plutôt que de débattre et d’apporter de réelles réponses aux questions qui lui sont posées, le maire préfère les ricaneries et les sarcasmes, à l’égard de ceux qui l’interrogent.


Rappelons tout de même que depuis 4 ans n’ont jamais été entendues les propositions de notre association, :
  - Définition concertée d’un programme pour ces opérations.
  - Concours ouvert et à plusieurs stades, d’urbanistes, architectes paysagistes : c'est à dire possibilités de comparer des solutions différentes et variantes.
Possibilités de voir évoluer les projets soumis à la critique, au bon sens, aux besoins environnementaux et à la réflexion publique.



Manifestement, le maire de l’Haÿ-les-Roses semble préférer régler ses projets avec ses amis des Hauts de Seine, sans concours

et surtout sans écoute et réelle participation des citoyens.
ON SE DEMANDE BIEN POURQUOI ?