« ÉCOUTE,
BUCHERON, ARRÊTE UN PEU LE BRAS »
Michel BESNIER - poète - écrivain,
A L’Haÿ-les-Roses plus qu’ailleurs, on peut penser à Ronsard. « Mignonne allons voir si la rose… » mais, en ce triste mois de décembre 2020, c’est un autre chant de Ronsard qui s’impose, l’Elégie contre les bûcherons de la forêt de Gastine :
« Escoute, bûcheron, arreste un peu le bras :
Ce ne sont pas les bois que tu jettes à bas ;
Ne vois-tu pas le sang lequel degoute à force
Des nymphes qui vivoient dessous la dure escorce ? »
Alors que les arbres du square Salvador Allende sont abattus, les vers de Ronsard prennent une cruelle actualité.
Pour lui, ceux qui jettent à bas la « verte crinière » commettent un « sacrilège meurtrier ». Ils privent les oiseaux de leur « haute maison », les humains de l’ombre et de la fraicheur bienfaisantes.
Il faut qu’ils soient bien « ingrats » et « grossiers » pour commettre un pareil forfait.
436 ans après, de la forêt de Gastine à l’Haÿ, de la cognée à la tronçonneuse, on peut redire :
« Ecoute, bûcheron, arrête un peu le bras ».
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