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Dans cette lettre, il est question d'urbanisation démesurée, sans
consultation des habitants, de bradage de terrains publics au bénéfice des
aménageurs, de nouvelles atteintes à la biodiversité par l'abattage d'arbres
indispensables à notre cadre de vie... Des projets qui justifient toujours et toujours nos interventions...
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CONSULTATION DES CITOYENS... POURQUOI, CHEZ NOUS,CE N’EST PAS COMME A CÔTÉ ? Ou comment l’aménagement se fait en catimini...
Notre ville de l’Haÿ-les-Roses devait, avant le 30 mars 2023, rendre un avis sur le premier document préparant la mise au point du Projet d’Aménagement et de Développement Durable du futur PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal) du territoire Grand-Orly Seine Bièvre (T12), qui détient la délégation d’aménagement des 24 communes qui le composent. Ce PLUI doit remplacer d’ici 1 à 2 ans le Plan Local d’Urbanisme de chaque commune. C’est donc un document de première importance pour le développement de chaque ville. C’est pourquoi devaient se mettre en place des "Comités citoyens consultatifs", permettant aux citoyens de prendre connaissance de ces dossiers complexes, de bien les comprendre et d’exprimer leurs points de vue et leurs propositions d’amendements ou de modifications.
Les communes voisines (Chevilly-Larue, Fresnes, Villejuif, Cachan) ont toutes procédé de la sorte et des échanges riches ont pu s’y développer. A l’Haÿ, le maire avait annoncé en Conseil municipal la tenue d’une réunion publique (comme il sait si bien faire…) sur ce thème. Mais bien sûr, elle n’a pas eu lieu ! On ne sait même pas si notre ville a rendu un avis sur ce document majeur. En tout cas, personne n’en connait l’éventuel contenu. ALUDHAY a exprimé ses remarques dans le cadre de l’Enquête publique. C'était déjà le cas pour l’ensemble des quatre grands projets municipaux actuellement en cours sur le territoire de la ville, pour lesquels personne n’a été sollicité et n’a eu la possibilité d’exprimer le moindre avis sur le contenu de ces opérations. Le Conseil municipal lui-même n’a jamais débattu des programmes. C’est quand même par-là que tout devrait commencer ! Tout est décidé par le maire, dans le secret de son cabinet. Les quelques réunions publiques qui ont eu lieu ont, à chaque fois, servi de prétexte au maire pour exposer son point de vue et l’état d’avancement des projets. Ce n’est pas de la concertation. Ce n’est pas non plus de la démocratie ! Ce qui laisse à penser que ce que vise le maire Vincent Jeanbrun, ce n’est pas l’amélioration équilibrée (logements/activités/équipements/déplacements/ respect et développement de la nature) d’une ville qui se transforme démocratiquement, mais une série d’opérations que la ville finance sur fonds publics communaux, par la vente de ses terrains (souvent à un prix trop bas), et des subventions excessives ; en parallèle, les promoteurs privés sont incités à développer des opérations immobilières sur l’ensemble du territoire de la ville. Un grand absent : le logement social, dont le maire a supprimé en 2016 l’obligation de construction dans les projets de programmes neufs (pas sûr qu'on respecte toujours le seuil obligatoire de 25% de logements sociaux !). Et sont également oubliés dans ces projets : l’aménagement durable des déplacements dans une ville afin de préserver la nature et la biodiversité, les activités (ce qui maintient l’Haÿ dans son statut de ville dortoir), et les équipements nécessaires correspondant aux constructions de logements. Le maire va ainsi faire passer l’Haÿ-les-Roses de 32.000 à 40.000 habitants en 2030, soit plus de deux fois ce qu’exige le Schéma Directeur d’Ile-de-France, sans aucun débat citoyen sur l’organisation de cette ville de demain ! Ahurissant et scandaleux. Nous dénonçons cette façon de faire qui traduit le profond mépris de ce maire pour la population et sa volonté de « gentrification de la ville » ; maîtrisant si mal son développement qu’il a fait réaliser sa « Halle des M… » avant même la construction des logements qui devaient accueillir cette nouvelle population ! Ce qui a sans doute contribué à son échec qui coûte et va encore coûter cher aux finances publiques, puisqu’il a décidé de reprendre la gestion de la Halle, avec un marché désormais ouvert deux demi-journées par semaine, sans même présenter au Conseil municipal un budget prévisionnel permettant d’y voir clair (budget prévisionnel évidemment demandé par les conseillers d’opposition, mais qui n’a jamais été présenté).
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PROJET LOCARNO (à la place de l'ancien marché) Dernière nouvelle ! Lors du dernier Conseil municipal de ce 9 novembre, le maire a bien confirmé que le terrain de l’opération Locarno va être cédé à l’aménageur Citallios à titre « d’apport en nature », « apprécié » pour 5 800 000 €, c’est à dire gratuitement ! Il ne figure donc pas comme une vente de terrain dans le bilan de
l’opération. Mais en plus, la ville apporte 8,7 Millions € en subvention et la Région Ile de France 2,5 Millions €. Soit un ensemble de fonds publics de 16,7 Millions €, pour recevoir en « échange » une médiathèque et un petit parc avec placette, pour un montant global de 9,5 Millions € ! Comment et pourquoi la ville finance-t-elle, sur fonds publics, un promoteur privé qui va construire 190 logements en accession à la propriété et 60 logements sociaux ? Ce qui n’a pas semblé émouvoir la majorité municipale qui a tout approuvé ! ---------------------------------------------- Le 9 octobre 2023, le Conseil municipal avait voté une série d’avenants à la convention initiale passée entre la ville et l’aménageur Citallios, puis reprise par le Territoire Grand-Orly Seine Bièvre. Ces avenants prévoient l'augmentation de la subvention de la ville qui passe à 8 millions €, l'augmentation de la rémunération de l’aménageur, et une (faible) diminution du nombre de logements qui seront construits.
Ce projet sur le terrain de l’ex-marché Locarno était dès l’origine trop dense, puisque la ville n’a aucun besoin des 235 logements complémentaires qui vont y être construits. Les quelques dizaines de logements sociaux qui seront réalisés pour compenser en partie ceux qui ont été démolis sur le site de la gare, sont prévus juste devant l’autoroute, donc exposés aux bruits et aux pollutions maxima, ce qui est un scandale et est déjà pointé par la MRAe (Mission régionale d’Autorité environnementale).
ALUDHAY a étudié et vous a présenté, dans sa Newsletter de septembre 2022, le principe d’un contre-projet proposant de reconstruire la Médiathèque, mono-orientée, en écran devant l’autoroute, de réaliser un « parc urbain » de 300 à 400 arbres le long de la rue Thirard, et de réduire le nombre de l’ensemble de logements à 190, en les implantant surtout sur la partie nord du terrain. Le tout permettant d’avoir une opération équilibrée pour la ville, avec une subvention municipale de 4 millions €, et non de 8 millions € comme le prévoit le projet actuel ! Pour autant que la ville vende à Citallios son terrain au prix raisonnable de 900€/m2, comme à Paul Hochart ou à Lallier-gare, le bilan final pour la ville pourrait être financièrement équilibré.
Mais voilà que le maire a une fois de plus décidé, dans le secret de son cabinet, de diviser le terrain de la ville en trois parties, la première recevant la Médiathèque et les logements en accession privée, la deuxième étant revendue à un autre promoteur pour recevoir des logements sociaux et la troisième pour implanter l’équipement culturel et cultuel de l’association musulmane. Ce qui supprime la possibilité de mettre en œuvre le parc urbain imaginé par ALUDHAY et les citoyens qui se sont exprimés lors d’une réunion sur place organisée par nos soins. Ce qui risque fort également de se traduire par des dépenses supplémentaires pour la ville, pour la démolition de la médiathèque actuelle. Encore un bel exemple de refus de la moindre concertation sur un projet. Les contre-propositions d’ALUDHAY étaient amendables, et sans doute perfectibles. L’équipement cultuel et culturel musulman pouvait s’intégrer sans difficultés. Le propre du débat est d’en discuter. Et ce que montre l’expérience d’autres villes, c’est qu’à partir du débat surgit souvent une solution nouvelle, enrichie des propositions alternatives qui sont faites. Mais à l’Haÿ, il n’en est pas question ! Comme si le maire considérait que ses concitoyens sont incapables de comprendre quoi que ce soit à l’aménagement de leur ville et de faire des suggestions pertinentes ! |
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