ENQUÊTE PUBLIQUE PORTANT SUR UNE DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE AU TITRE DE LA LOI SUR L’EAU DANS LE CADRE DU PROJET D’AMÉNAGEMENT DE LA ZAC MULTISITES ; LALLIER - GARE DES TROIS COMMUNES < – SITE GARE SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE L’HAŸ-LES-ROSES
Avis rendu par l’Atelier Local d’Urbanisme et de Développement de l’Haÿ les Roses, ALUDHAY.
Cette enquête publique porte sur le dossier d’enquête publique initiale, complété par une série d’ajouts et de précisions (portés en sépia sur le document).
Pour cette raison, nous avons repris de texte de notre précédente analyse, et l’avons complété et actualisé, sur la base des sonnées du nouveau document soumis à enquête.
1- OBJET ET JUSTIFICATION DE L’OPÉRATION - ÉTAT DE SON ENVIRONNEMENT URBAIN.
La critique majeure, qui va être développée ci-dessous, porte sur l’absence de vision d’ensemble de l’aménagement de la ville, déjà exprimée à plusieurs reprises, et qui aurait dû se traduire par la définition des grands enjeux du projet de rénovation urbaine, au-delà de la formulation :
· Créer une nouvelle centralité urbaine autour de la future gare de la ligne 14 à l’échelle de l’ensemble des quartiers situés à l’Est de l’autoroute A6.
· Désenclaver le quartier grâce à la création d’une nouvelle trame viaire à l’intérieur du quartier avec de nouvelles voies et permettre l’ouverture sur les dynamiques métropolitaines.
Nous estimons que l’arrivée de la gare de métro et le projet d’aménagement qu’elle impliquait, pour nécessaire qu’il était, permettait enfin de porter et affirmer comme fondement du projet, une réurbanisation complète de la ville de l’Haÿ les Roses, rompant au bout de 100 ans avec la « malédiction » de l’Haÿ les Roses, d’être une ville coupée en deux, sans unité ni cohérence. Ce qui justifie d’en faire un bref exposé.
En effet, toute l’histoire de la ville, depuis les années 1920/30, puis 1950/55, avec la construction de l’autoroute A6, est marquée et conditionnée par une coupure urbaine à l’origine agricole, puis routière, cette dernière particulièrement forte, imposée par l’Etat à la commune, par l’implantation de cette voie en hauteur, sur un talus particulièrement important.
Rappelons que l’autoroute monte d’Arcueil sur le plateau de l’Haÿ les Roses et Chevilly-Larue, pour redescendre à Fresnes. Trois ponts permettent de relier les parties est et ouest de la ville. Ce qui pour les l’Hayssiens du jardin Parisien (à l’est de la ville) s’est traduit culturellement par l’expression « aller à l’Haÿ » en passant les ponts pour se rendre à mairie.
Historiquement, la création des lotissements du Jardin Parisien dans les années 1920 et 30, au milieu des champs de blé puis des briqueteries et des champs d’horticulture, c’est-à-dire à plus de 1,5 km de la mairie, avait déjà conduit la population à vivre dans une relation Nord/Sud, avec les églises et écoles de Villejuif et Chevilly Larue.
Ce phénomène s’est ensuite aggravé par la nécessité administrative de recentrer les relations de la population avec les équipements de leur propre ville, rompant avec Villejuif et Chevilly-Larue, et la construction du groupe scolaire du Jardin Parisien et de quelques équipements municipaux et départementaux.
Mais l’essentiel des équipements notamment culturels ont été construits au centre historique, à l’ouest, autour de la mairie. De même que c’est à l’ouest que se trouvent les principaux espaces verts et parcs (vallée de la Bièvre, Parc départemental de la roseraie et la Roseraie elle-même, et que s’étaient développés les deux principaux squares de la ville Léon Jouhaux et Allende, respectivement de 3 000 et 5 600m2, brutalement abattus en 2020 et 2021 pour la réalisation des projets Locarno et Cœur de Ville.
Quant aux implantations de logements, dans une ville qui n’a jamais atteint 30% de logements sociaux, elle s’est réalisée de façon très inégalitaire :
Pour l’essentiel, à l’ouest :
A proximité immédiate de l’autoroute : logements sociaux de la Cité OGIF et Tours du stade I3F et une grande copropriété.
Au centre historique, cité sociale Valophis. Au sud-ouest, très excentrée, cité Valophis sociale de la Vallée aux renards.
Pour le reste, toute la partie Ouest de la ville est occupée par les bâtiments collectifs de hauteurs diverses (Tours Dispan) résidence Ronsard et autres, sous le régime de la copropriété au centre et à l’ouest, et de vastes zones pavillonnaires sur le quartier des Blondeaux, et du petit Robinson, sur la fin du plateau et le côteau versant de la Bièvre.
Très peu d’activités sinon commerciales et administratives, autour de la mairie, de la poste et du service des impôts (voué à disparaître), formant ce centre historique, qui est loin de constituer le « centre-ville de l’Haÿ les Roses ».
Un élément de première importance, marque ce centre historique : la Roseraie, Monument Historique qu’il s’agit de préserver, la rue des Tournelles, trace patrimoniale de la vieille rue du moyen âge, déjà bien mise à mal par les projets municipaux. Au Moyen âge, lieu d’habitation et de travail des populations laborieuses du Château des Tournelles, comme l’était la rue Thuret à Chevilly Larue, de l’autre côté du parc du Château.
Pour l’essentiel à L’Est :
Un tissu pavillonnaire important de plus en plus réduit par les opérations des grands ensembles des années 1960/70, puis plus récentes.
L’immobilière I3F et l’OGIF sont les principaux bailleurs de ces ensembles. L’importance de ce tissu est telle que plus de 60% de la population habite sur cette partie de la ville. Proportion qui va passer à 70% vers 2030 avec les nouvelles opérations.
C’est la raison pour laquelle les élus de Villejuif, l’Haÿ les Roses et Chevilly Larue, avaient dans les années 2 010, parallèlement au travail sur le dossier ANRU de 2005, mené une bataille pour obtenir qu’une station de métro de la ligne 14 prévue entre Villejuif et Chevilly Larue, sous le sol de l’Haÿ les Roses, émerge au milieu de toutes ces cités regroupant plus de 25 000 foyers, pour les desservir.
Sur le plan de l’activité, la ZAC des marronniers vieillissante et quelques implantations au centre du Jardin Parisien, constituent le tissu propre à la ville et à ce secteur, autrefois actif avec les célèbres briqueteries Lepage et Bowie, et les champs d’horticulture et maraichage
Du commerce local comprenant la grande surface Carrefour et les moyennes surfaces ou petits ensembles des rues de Bicêtre et Paul Hochart, et le marché Locarno récemment déplacé, sous la forme de la Halle des Saveurs, à la place du square Léon Jouhaux.
La ZAC Paul Hochart lancée en 2010 était destinée à comporter 50% de surfaces d’activité. Le programme s’est rapidement et fortement inversé, en faveur du logement, en raison de décisions politiques qui ont privilégiée les villes voisines au détriment de l’Haÿ les Roses.
Ce que fait semblant d’ignorer le Territoire 12, Grand Orly Seine Bièvre, qui avalise le soi-disant caractère « non porteur d’activité tertiaire » du foncier de cette ZAC, en bordure de la RD 7. Ce qui a été contesté en son temps.
L’arrivée de la gare de métro était porteuse d’espoir pour la ville, ce que le maire avait confirmé dans son programme municipal de 2014, annonçant la réalisation d’un grand secteur d’activité économique sur ce site.
Des études récentes ont montré la capacité du site, comme d’une partie de celui de Paul Hochart, à recevoir 15 à 25 000m2 de plancher de bâtiment d’activité tertiaires ou secondaire propre.
Mais ce seront finalement, hors commerce local de pieds d’immeubles, 0 m2 pour Paul Hochart et 3 000m2 pour le secteur Lallier Gare, qui seront retenus par la ville, le Territoire Grand Orly Seine Bièvre et la SGP.
Reste que la ville de l’Haÿ les Roses, coupée en deux ensembles de quartiers Est et Ouest, depuis une centaine d’années, trouvait enfin une opportunité majeure pour « sortir de sa malédiction », se réunifier, acquérir une cohérence en travaillant à un aménagement urbain qualitatif global, sur la base d’une ville bipolaire avec un centre ancien historique et patrimonial, et un centre moderne, dynamique et actif. Les deux étant nécessairement reliés de façon forte par un grand boulevard urbain, barreau de liaison créant l’unité urbaine, sur le quel devrait circuler des navettes non polluantes en circuit continue, des vélos en site propre, à l’ombre d’arbres d’alignement et bordé de constructions issues d’une véritable réflexion et décisions urbaines.
Certes, ce boulevard de liaison est vaguement évoqué dans quelques textes, le PLU ou des déclarations municipales. Mais il ne dépasse pas le niveau d’une considération de principe non mise en projet et en œuvre. De même que le travail d’élargissement des passages sous les ponts de l’autoroute A6, évoqué ici dans le dossier d’Etude d’Impact, techniquement possible et d’un intérêt urbain primordial, par suppression des perrés de part et d’autre, élargissant de 2 fois 5m la largeur du passage, aurait dû faire l’objet d’une demande pressante auprès de la SGP, sur la base d’une revendication communale vis-à-vis d’une spoliation foncière de l’Etat en 1950.
L’analyse du projet de trame viaire du plan d’implantation des bâtiments du projet met en évidence que rien à l’extérieur du périmètre de la ZAC ne fait apparaître la moindre tentative de prendre en compte cette question. La rue de Marguerites qui est l’axe sur lequel devrait passer ce boulevard de liaison, nécessitant élargissement et « construction urbaine » permettant par le jeu des pleins et vides, de créer cet espace n’est pas évoquée, et ne fait l’objet d’aucune esquisse, description et par suite programmation.
Contrairement à la question des circulations douces qui est esquissée sur un plan, page 10 (volume 1) et 24 et page 25 (volume 2), avec une mise en relation de la ZAC avec les villes voisines.
Le dossier de ZAC, dans sa conception même, démontre hélas l’absence totale de volonté de s’emparer de la question essentielle du regroupement des deux ensembles est /ouest dans un grand projet unificateur. Il était pourtant le quatrième et ultime grand projet sur la ville.
On en reste donc au constat de l’existence de 4 grands projets sur la ville :
*Cœur de Ville (d’ailleurs mal conçu dans sa finalité puisqu’il est considéré comme le cœur de le ville future)
*Locarno, marché, ensemble immobilier et médiathèque
*Lallier gare
*Paul Hochart.
Sans chercher à en faire les éléments d’un tout.
La forme juridique à choisir était-elle alors celle d’une ZAC ? peut-être d’une ZAC multisite.
Question d’ordre technico-juridique qui ne peut précéder ou rendre impossible un véritable travail d’urbanisme sur notre ville fortement pénalisée par son histoire et sa géographie propre et environnante.
2- LES PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT RETENUS
L’Autorité Environnementale, dans son Avis sur le premier dossier d’Enquête publique, mettait l’accent sur l’absence ou l’insuffisance d’études variantes préalables au choix du parti d’aménagement retenu.
Elle mettait notamment en avant l’idée que la forme îlot retenu dans le projet présenté, n’est pas la seule forme possible, et même s’avérer la moins bonne par rapport à celle de constructions en couronne, autour d’un grand parc central bénéficiant du regroupement des surfaces végétales des îlots interstitiels du projet présenté.
Les différentes
variantes du projet, de 2013 à 2020, exposées dans l’Etude d’Impact,
s’établissent en fait toutes sur le même schéma urbain : l’organisation en
îlots. La répartition dans l’espace des équipements ou fonctions, varie d’une
esquisse à l’autre, mais le principe urbain reste le même.
Nous avions pour notre part déjà fait la même analyse et l’avions soumise à la réflexion des citoyens l’Hayssiens, dans le cadre de notre BLOG ALUDHAY exposant ses réflexion et propositions urbaines, ainsi que dans le rapport déposé dans le cadre de l’enquête publique précédente.
Ce parti ouvert devait permettre de développer un parc d’environ 5 à 6 000m2, soit près du double de celui qui est inscrit dans l’espace « place de la gare » (2 800m2), soit la surface du square Allende dont tous les arbres ont été abattus.
L’Etude d’impact met fortement l’accent sur la mise à disposition publique du square de la cité I3F, mais sauf à supprimer les parkings aériens qui existent, on voit mal quel apport en surface verte cela représentera réellement.
Rappelons que ces quartiers Est de la ville bénéficient d’une très faible quantité d’espaces verts. Seule la coulée verte au nord, que le département va développer sur le secteur de la ZAC Paul Hochart, constitue un apport qualitatif et quantitatif.
L’Autorité Environnementale rappelle le chiffre de 10 m2 espace vert/ Habitant, que préconise le SDRIF. On note ici qu’il ne sera finalement attribué que 4m2 par habitant dans ce nouveau quartier, soit même moins que la moyenne sur la ville.
Nous pensons donc que ce projet devrait être l’occasion de mettre en place des dispositions urbaines et architecturales permettant d’élever de manière significative, et au-delà des alignements d’arbres, la densité en espaces verts du secteur.
Mais le projet indique 202 arbres existants abattus et 215 plantés !
La conception d’immeubles en couronne allait de pair, dans notre réflexion, avec celle du développement d’une partie importante des surfaces d’activité entrainant la diminution relative du nombre de logements.
Ce qui permettait d’établir des immeubles d’activité en couronne extérieure, côté Paul Hochart et de disposer les immeubles d’habitations en deuxième couronne intérieure et pour l’essentiel en retrait de la rue de Bicêtre. En effet, il était tout à fait concevable d’implanter essentiellement sur la rue de Bicêtre les équipements scolaires et sportifs (comme prévu) et culturels, eux complètement absents de la programmation, puisqu’il ne subsiste que 8 00m2 de locaux Mairie annexe et salles d’activité associative.
L’ensemble apportant les meilleures protections acoustiques possibles.
Un tel parti impliquait le choix d’une densité moindre de logements, et de hauteurs plus faibles, avec une recherche de la décroissance des masses bâties.
Le parti arrêté est donc autre, puisqu’il repose sur un principe d’îlots traversés par des voies internes « ouvrant des vues », mais pas l’accès ni l’usage sur les espaces verts intérieurs.
Les recherches d’épannelage présentés dans la maquette, avec les deux points forts à R+15 et un volume général à R+9 autour de la place, permettent de réduire légèrement l’emprise bâtie, mais entoure la place de 40m x 70 de volumes de 28m de hauteur et 45m pour les tours. Ce qui est beaucoup, et à notre avis trop et favorisera la formation d’îlots de chaleur.
Le dossier tente d’expliquer leur minoration par les effets de corridor d’air et l’usage de terrasses végétalisées, mais celles-ci ne pourront compenser l’effet de masse des constructions.
Concernant les autres éléments du programme exposé dans le dossier, nous faisons plusieurs remarques :
Nous rappelons qu’une étude faite à notre demande a montré la possibilité de création de surfaces tertiaires ou secondaires propres, type Hôtel d’activité durables qui se développent largement aujourd’hui, à hauteur de 15 à 20 000m2 sur ce site.
Les 4 000m2 évoqués ici dans l’immeuble de la CGP, de façon très indéfinie et non montrée, nous paraissent totalement sous-estimés.
Ce choix renvoie à celui de privilégier, sur le court terme, une charge foncière élevée à la réalisation de lieux d’activité avec une charge foncière divisée par 3, mais très positifs sur le long terme.
Nous notons cependant, dans l’Etude d’Impact, dans l’étude des effets cumulés des différentes
Opérations prévues dans un rayon de 2 500m, la part des surfaces d’activité prévues dans les Villes voisines :
Cancer Grand parc 150 00m2, Villejuif Aragon 27 000, Triangle des Meuniers à Chevilly 60 000, Vitry Chérioux 80 000, Les 4 000m2 envisagés pour le bâtiment de la SGP malgré les 3 000m2 de commerce en rez de chaussée, confirme ainsi l’Haÿ les Roses dans sa fonction historique de ville dortoir.
Ce que nous récusons.
3- PROGRAMME GLOBAL PRÉVISIONNEL DE CONSTRUCTION
La trame viaire :
Le découpage de l’espace du projet dans une trame viaire nouvelle, irriguant les espaces, développant de larges avenues plantées d’arbres d’alignement, intéressants et appréciées.
Mais, comme évoqué plus haut, on note l’absence totale de prise en compte de la trame viaire existante, extérieure à la ZAC elle-même, exceptée celle de la périphérie immédiate : rue de Bicêtre et rue Paul Hochart.
La vision de cet îlot est confirmée dans une relation Nord Sud, avec Villejuif et Chevilly, la RD 7, Paris et Orly, revenant de fait sur le mode de fonctionnement de la ville d’avant les années 1960.
La réflexion et les propositions sur les voies d’accès et de liaison entre les quartiers Est, son nouveau centre dynamique et la partie Ouest du centre historique, passant par l’opération Locarno, est complètement éludée, puisque l’étude est par définition limitée au périmètre de la ZAC.
Ainsi, la rue des
Marguerite, prolongée par Jules ferry et Thirard – à transformer – qui
géographiquement est nécessairement celle qui permettra la liaison entre les
deux parties de la ville, reste complètement extérieure au projet et ignorée.
La répartition des logements, liée à leur mode de financement, mais d’abord à des choix politiques est donnée pour : locatif sociaux 100, Action logement 80, logements en accession 586, soit 766.
La construction d’un nouveau quartier autour de la gare justifie un niveau de qualité certain.
Mais les choix qui sont faites ici nous apparaissent très limités et défavorables au logement, au sens large, du plus grand nombre : faut-il rappeler que le logement social ou aidé comporte une large gamme, répondant largement aux besoins des populations notamment de cette partie de la ville, repérée comme particulièrement à faibles revenus et sous qualifiée, sauf à vouloir les expulser.
On rappelle que 70% de la population de la Région parisienne est éligible au logement social, sous une forme ou sous une autre, et que celle de ce quartier Lallier présente des caractéristiques basses de ces tranches de population, en termes de budget familial.
Il est donc utile de considérer l’ensemble du corpus des logements aidés, qui sous une forme ou sous une autre, existe dans une définition large : logements locatifs sociaux type PLAI, et locatifs sociaux type PLUS, accession aidée et enfin accession libre. La proportion de ces différentes catégories peut utilement s’apprécier en quart pour chacune, pour répondre à la fois aux besoins fondamentaux, parfois urgents, des familles, mais aussi à ceux d’un parcours résidentiel maîtrisé.
Combien de familles, aujourd’hui, peut payer 1 000€ de loyer par mois, ce qui implique un revenu minimum de 3 000€ ?
La mixité sociale bien comprise, comme le soutien aux parcours résidentiels est parfaitement compatible avec ces différents types de logements, sans préjudice pour l’accession libre, mais cela ne correspond pas au programme de l’opération qui est présentée dans le tableau du projet, et que par suite nous contestons.
Nous notons également une trop forte densité de l’opération, sur laquelle nous reviendrons plus loin.
Les équipements :
Les équipements, école et gymnase, répondent aux nouveaux besoins, après division du groupe scolaire initial en deux parties (Paul Hochart et Lallier gare).
Le nombre de classes est largement fonction du nombre de logements qui seront réalisés, et donc aussi de la proportion de surfaces d’activité dans le programme.
Le gymnase qui va être reconstruit sera de belle qualité et de dimension sensiblement plus grande que celle de l’équipement précédent.
Les autres équipements prévus dans le projet nous paraissent par contre tout à fait insuffisants.
Ils ne font que reprendre, en un peu plus grand, ceux qui existaient avant le projet (relais mairie, salle de quartier.
Nous faisons observer qu’en plus des quantités d’espaces verts largement minorés dans ces quartiers Est, les équipements culturels, eux aussi, sont en quantité largement moindre ici que dans la partie Ouest de la ville. Rappelons que cette dernière bénéficie de l’auditorium, de l’Ecole de musique, du Cinéma La Tournelle, de salles de quartier nombreuses et vastes que devrait encore accroitre celle du projet Cœur de Ville, de la Bibliothèque Médiathèque, du Moulin de la Bièvre et de l’équipement intercommunal AVARA.
La partie Est ne dispose que de la maison Simone Veil et de 3 petites salles de quartier.
Nous avions proposé, que soit implanté sur le secteur Lallier Gare, un équipement culturel de haut niveau. Équipement à caractère intercommunal qui devrait être soutenu et cofinancé par le Territoire. Et il est utile de savoir qu’un tel équipement intéressait également la commune de Chevilly Larue et sans doute aujourd’hui, Villejuif.
Il s’agissait d’un équipement à vocation théâtrale, permettant les représentations, mais aussi et surtout la création avec petites salles de travail et de répétition pour troupes en résidence, etc.
Cet équipement pouvait être complété par des locaux studios, y compris d’enregistrement, pour les jeunes, notamment.
D’une surface de l’ordre de 2 500 à 3 000 m2, il pouvait bénéficier d’un financement intercommunal. Son implantation pouvait se faire à la place de l’îlot 1 du projet actuel, c’est à dire s’affirmant publiquement sur la rue de Bicêtre et sur la place de la gare et formant écran sonore vis-à-vis des immeubles d’habitation.
On voit qu’il y avait là matière à apporter à cette partie de la ville un équipement de valeur, apportant dynamique culturelle et originalité.
Une variante de ce
projet culturel pouvait être l’implantation
d’une sorte de grande » maison de la culture actualisée 2021 », regroupant
plusieurs équipements ouverts particulièrement en direction de la jeunesse.
Mais on voit moins dans ce cadre, le caractère intercommunal qu’il aurait pu revêtir et la multiplicité des
financements dont il aurait pu bénéficier.
Il est également noté que pas plus que pour le quartier Paul Hochart (460 + 960 logements, et ici 766 logements), il n’est prévu de réaliser, avec le département, une crèche publique.
Enfin, nous notons la reconstruction de la chapelle, avec une petite note d’humour (?) puisque la voici positionnée au milieu des « marchands du temple » dans l’îlot activité du projet.
La gare de métro :
Contrairement à une hypothèse de travail évoquée par le maire lui-même, lors d‘une réunion de présentation publique du projet, en réponse à des interrogations du public, il se confirme que la gare s’inscrit dans un volume bas et « unique ».
Les images montrées à l’époque, comme sur internet, étaient en effet celles d’un volume bas couvert d’une toiture au milieu des arbres. Image qui évoquait la campagne ou un milieu urbain très peu dense. Il venait immédiatement à l’idée que cet espace, où le foncier est précieux, pourrait être valorisé en prévoyant une structure adaptée pour recevoir une construction de quelques niveaux en partie supérieure.
Mais il n’en est apparemment rien.
Ce qui conforte l’idée, largement ressentie et partagée, que les idées, remarques ou suggestions évoquées lors de ces réunions ne présentent que très peu d’intérêt pour les concepteurs ou les aménageurs, comme pour la SGP.
4- COMPATIBILITÉ DU PROJET AVEC LES DOCUMENTS ET LES ORIENTATIONS D’URBANISME
La programmation du projet s’appuie très largement sur les exigences du SDRIF, de densification du secteur de la gare.
Il est vrai que le SDRIF de 2013 exige la densification de la ville avec un objectif d’augmentation de la population de 10% en 2030. Soit 3 000 à 3 500 habitants de plus. Et se traduit en logement, par une augmentation de 1 700 logements d’ici 2 030. Ce qui est conforme au PLHH de l’ancienne agglomération du val de Bièvre.
Le plan ci-dessous, issu du rapport d’analyse Diagnostic du PLU 2016 exprime de façon claire les espaces de la ville susceptibles de densification. On voit que le secteur Lallier et de la future gare n’est qu’un secteur parmi d’autres concerné par cette demande.
Le bilan des opération engagées ou prévues par la ville, donc sous initiative publique sont :
*Cœur de Ville 136 logements
*Locarno 280 logements
*Lallier Gare 742 logements
*Paul Hochart 950 + 450 (première tranche) = 1 400 logements
Soit un total sous égide municipale de 2 558 logements.
Mais l’effet d’attraction de l’arrivée de la gare ne manquera pas de motiver des promoteurs pour intervenir sur les franges de l’opération, sans doute sensiblement plus larges que celles qui sont indiquées, fort réduites, sur la rue de Bicêtre, dans le dossier.
On peut légitimement estimer que ce seront au moins encore un 500 logements qui d’ici 10 ans, viendront occuper les franges réelles de la gare.
Et l’ensemble des opérations privées engagées en centre-ville et sur la vallée de la Bièvre, et les petites opérations privées diffuses sur le territoire de la commune, de l’ordre de 100/an. Soit d’ici 2030, environ 1 000 logements.
Ce qui permet de dresser un bilan très probable du nombre de logements qui viendront s’installer sur la ville : 2 558 + 500 + 1000 = 4 000 logements environ, et près de 10 000 habitants supplémentaires.
On voit bien que nous sommes très loin de l’exigence du SDRIF de 1 700 logements à échéance de 2030, et que cette exigence sera même plus que doublée.
La population de la ville passerait donc de 32 000 hab. en 2023 à quasiment 40 000 en 2030.
C’est pourquoi nous considérons que ce projet, comme les trois autres, portés par la municipalité, sont trop denses. Avec en plus un sous-équipement chronique, y compris sur le plan scolaire, si l’on considère l’ensemble de la ville.
Nous estimons donc, contrairement à ce qu’affirme à plusieurs reprises le dossier d’Etude d’Impact, que ces constructions de logements ne répondent pas à un besoin de la population, mais à une densification excessive, liant émergence d’une gare et spéculation immobilière.
Ce balayage des certitudes et des fortes probabilités de constructions de logements sur la ville d’ici dix ans, met en évidence la course en avant qui est engagée par la municipalité, en même temps que le manque flagrant d’équipements de base (écoles, équipements municipaux, crèches, etc. qui vont très rapidement s’avérer nécessaires, sans que la ville puisse mettre en rapport ses capacité financières d‘investissement. Celles-ci ayant été déjà fortement mobilisées dans les projets lancés à ce jour.
4- Examen des réponses environnementales aux exigences réglementaires et aux demande complémentaires de la MRAe
Les analyses et réponses apportées sur les différents thèmes pollution des sols, prise en compte et protection de espèces animales et végétales, bruit et pollution atmosphérique, eaux pluviales, etc. nous paraissent répondre aux exigences.
Toutefois :
*Nous avons déjà dit que les surfaces d’espaces verts et le nombre d’arbres de hautes tiges nous paraissaient insuffisants.
*Nous avons noté avec scepticisme les mesures annoncées pour réduire le bruit dans les logements : ne pas en placer à RDC. Mais pour les autres, un simple recul de quelques mètres/ voirie ne nous parait pas suffisant. La MRAe parlait de l’utilisation des expositions jour/nuit, mais on sait que les bâtiments avec couloir central ne le permettent généralement pas.
*Nous avons noté les recherches de captation des Eaux pluviales, par noues et espaces filtrants. Il demeure que globalement, les surfaces d’infiltration sont insuffisantes, ou pour le moins limites.
*Une interrogation forte demeure quant aux capacités des réseaux départementaux à recevoir les afflux de matières provenant de ces milliers de logements et surfaces d’activité. La seule information donnée dans le dossier est que l’usine de traitement de Valenton a une capacité de 600 000m3 et que ls quantités actuellement reçues sont de 387 000m3.
Ce qui indique que le résultat des études n’est pas réellement connu.
Et quid des réseaux eux-mêmes, dont on est amené à penser qu’ils sont d’ores et déjà largement saturés, d’autant que beaucoup de réseaux unitaires existent encore.
« Eaux usées Le rejet d’eaux claires dans les réseaux d’assainissement (eaux provenant du drainage, des nappes souterraines, des sources, des pompes à chaleur...) devra être soumis à autorisation du service compétent. Les eaux usées sont gérées par le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) à la station d’épuration de Valenton. Sa capacité est de 600 000 m3, contre un débit moyen de 387 000 m3, soit 65% de la capacité. L’accord du gestionnaire de réseau devra être obtenu pour un rejet sur le réseau existant. (Accord de principe du CD94 obtenu en date du 14 avril 2022). La carte présentée en page suivante permet de voir qu’il existe : - Un réseau unitaire encadrant le périmètre d’étude et notamment sous la rue Paul Hochart (départemental) et rue de Lallier (communal), ainsi que rue de Bicêtre et rue Béatrice. - Un réseau d’eaux pluviales départemental débute au croisement des rues de Lallier et Paul Hochart. - Un réseau d’eaux pluviales et usées existant au sein du périmètre d’étude, communal ainsi que sous la rue de Bicêtre. »
Sans compter les effets des très opérations voisines.
Il avait été indiqué que de très importants travaux d’assainissements devaient être réalisés rue Paul Hochart, mais que ceux-ci ont été différés, sine die.
Fait à l’Haÿ les Roses le 20/05/2023
Denis Hochstetter, président de ALUDHAY.
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